LA CAMERA DELLE LACRIME
Bruno Bonhoure / Khaï-Dong Luong
La Camera delle Lacrime se caractérise par une double conduite artistique assurée par le chanteur Bruno Bonhoure et le metteur en scène chercheur Khaï-Dong Luong.
La conception des programmes, le choix des répertoires, l'invitation faite aux musiciens et aux chanteurs s'opèrent toujours après un temps important de questionnements et de réflexions.
C'est ce qui fait la force et l'identité singulière de cet ensemble.
Découvrez CIRCUM CANTUM, une série pédagogique qui utilise la musique pour transmettre aux enfants une connaissance du monde, des arts et de la vie en communauté, en se basant sur des supports en lien avec le Moyen Âge.
L'innovation et la recherche de sens sont les deux défis permanents de cet ensemble depuis sa création en 2005.
Avec le concours de spécialistes et universitaires, La Camera delle Lacrime a pour vocation la création de pratiques spectaculaires organisées à partir de sources patrimoniales du Moyen Âge, essentiellement des XIIe et XIIIe siècles, dans une perspective contemporaine de recherche-création qui prend acte d'un écart entre la source médiévale et sa manifestation sonore et visuelle au présent.
La Camera delle Lacrime est soutenue dans son travail de recherches et de créations par la DRAC et la région Auvergne-Rhône-Alpes. Son activité de diffusion professionnelle permet à cette compagnie de présenter ses créations dans les hauts lieux de la musique classique et de la musique ancienne. Depuis 2016, l’ensemble enregistre, publie et diffuse sa musique au sein de son propre label En Live, disponible sur commande via son site internet.
La recherche-création est une approche de recherche universitaire dans laquelle on s'intéresse à la pratique comme terrain de recherche.
À contre-courant d'une certaine vision des spectacles créés à partir de traces du passé, le travail de recherche-création de La Camera delle Lacrime s'est articulé dès la naissance de l'ensemble autour d'une réflexion avec les artistes et les chercheurs non seulement sur l'aspect historique et musicologique, mais aussi sur la raison d'être de l'acte scénique, sur le partage avec les publics et sur la transmission auprès des plus jeunes.
Convaincus que la rencontre et l'échange avec le public doit dépasser le simple cadre du concert, les directeurs artistiques de la compagnie ont ainsi conçu des créations qui permettent l'accueil, sur quelques chansons et dans un cadre musicologique pertinent, de choristes amateurs au sein de la représentation professionnelle.
Ainsi, dans l'expérience contemporaine des musiques médiévales, nous avons été le premier ensemble de musique médiévale à proposer d'organiser en 2012 l'interprétation des répertoires du manuscrit du Livre Vermeil de Montserrat sous une forme participative.
Cette démarche était le résultat d'un engagement et d'une réflexion sur la manière de ré-inventer la relation avec les publics à l'occasion de concerts de musiques anciennes.
Depuis cela a fait pédagogie et ce concept sur ce même répertoire et sur les mêmes chants a été largement repris par d'autres ensembles.
Bruno Bonhoure
Pour Carlo Ossola, philologue et historien de la littérature, Bruno Bonhoure est comparable au Bildung. Ce terme allemand désigne le travail sur soi, la culture de ses talents pour son perfectionnement propre et le bien de la communauté. Bruno Bonhoure passe son enfance dans une petite ferme du nord Aveyron avant de rejoindre la ville, au fur et à mesure de ses études musicales qui l'amènent de Clermont-Ferrand à Paris. Il perfectionne sa pratique avec Gaël de Kerret (Conservatoire Erik Satie, Paris) et Udo Reinemann en master class, puis il obtient un Master de musicologie.
À partir de 1996, il entame une collaboration avec les artistes italiens Patrizia Bovi, Goffredo degli Esposti, Gabriele Russo et Adolfo Broegg et devient le chanteur français de l'ensemble Micrologus. En 1999, il est de l'aventure Cantico della terra avec Giovanna Marini. La même année, il fait la rencontre de Vincent Dumestre et travaille à ses côtés. En 2005, Bruno Bonhoure fonde avec Khaï-Dong Luong l'ensemble La Camera delle Lacrime pour mettre en œuvre conjointement l'étude des sources, des rituels, des pratiques vocales et créer des événements spectaculaires à partir de traces musicales du Moyen Âge.
Khaï-Dong Luong est né au Cambodge en 1971. Sa vie et celle de sa famille basculent en avril 1975, au moment de la prise de Phnom Penh par les Khmers rouges. Après une marche de l'exil qui le conduit jusqu'au Viêt Nam, il arrive en France dans la ville du Mans en 1976. En 1994, menant de front un double cursus à Sorbonne Université et à l’Université de Paris-Cité, il obtient l'agrégation de mathématiques et une licence d'études cinématographiques. Il obtient ensuite un diplôme en langues, littératures et civilisations étrangères et un Master en management des médias à Audencia.
Sa première collaboration avec Bruno Bonhoure remonte à 2003 et a donné lieu à un court-métrage musical d'animation, sélectionné au Festival d'Annecy et soutenu par le CNC (fonds d'aide à l'innovation). Ensemble, ils fondent La Camera delle Lacrime en 2005. Sa vision contemporaine de l'interprétation des répertoires patrimoniaux le conduit à considérer de nouveaux modes de transmission à l'image du projet participatif du Livre Vermeil de Montserrat. Depuis 2017, il est engagé avec l'université Paul Valéry et le Centre d'Études Médiévales de Montpellier dans une thèse en musicologie sur les questions de scénologie dans les spectacles de musiques médiévales. En 2019, il imagine et coordonne avec le Centre International de Musiques Médiévales – Du Ciel aux Marges un dispositif pédagogique nommé Ensemble école.