L’HISTOIRE DU MOULIN A CAFÉ
LE CAFÉ TOUT D'ABORD
L’origine exacte du café est difficile à déterminer. Le premier texte semble être dans le premier Livre des Rois de la Bible, en identifiant les " grains de cafés torréfiés " offerts par David à Abigaïl en signe de réconciliation.
On peut aussi deviner du café, la boisson offerte par Hélène de Troie à Ménélas et qu'Homère définit comme " utile contre les chagrins, les rancœurs et la mémoire des douleurs ".
On suppose aussi que la " potion noire " offerte par l'Archange Gabriel à Mahomet touché par la maladie du sommeil, pourrait être du café : un jour, Mahomet s'éveilla malade. Allah lui envoya l'ange Gabriel, porteur d'une gourde pleine d'un breuvage noir. Mahomet en but et se sentit tout de suite mieux. Il finit la gourde et retrouva vite toute son énergie. Au point que dans l'heure qui suivit, il désarçonna quarante cavaliers et honora quarante femmes, selon la légende bien évidemment.
Plus certainement, il semble que c'est un berger nommé kaldi qui, au IXème siècle, aurait découvert le café. Celui-ci avait remarqué que ses chèvres se comportaient étrangement lorsqu’elles mangeaient des baies rouges. Kaldi raconta ce fait bien troublant au prieur du couvent de Chahodet. Ceux-ci eurent l'idée de faire bouillir les noyaux de ces fruits pour confectionner une boisson. La boisson semblait donner force, élan, vitalité. les moines prirent l'habitude d'en consommer, ils ne furent plus la proie de la somnolence lors des longues prières nocturnes du monastère. On la nomma "kawah ».
Le caféier semble originaire de la région du lac Victoria en Afrique équatoriale. Les Éthiopiens le consomme apparemment depuis toujours sous forme de galettes avec de la farine.
Au XVème Siècle, le monde arabe est le premier conquis par la boisson noire qui aide les soufis (mystiques iraniens) à rester éveillés. Le mufti d’Aden de retour d’un voyage en Perse se soigne avec du café qu‘il a découvert pendant son voyage. Il guérit miraculeusement ce qui provoque une expansion de l’usage du café qui s’étend au Yémen et en Arabie. Au milieu du XVIème siècle, en Égypte.
En Europe les plus anciennes traces datent de la fin du XVIème siécle, les premiers apothicaires vendent du café qu’un médecin (Cornelius Bonte Koe) utilise à des fins thérapeutiques. En 1640, le premier café européen ouvre à Venise. Denrée de luxe, le café éveille bien des convoitises : en 1658, les hollandais mettent fin au monopole du Yémen et de Éthiopie, et introduisent la plante à Ceylan en Inde puis à java avec des graines subtilisées quarante ans auparavant à Moka, au Yémen.
En 1669, il fait son entrée à la cour de Louis XIV, cadeau de l’ambassadeur de Turquie Soliman Agha venu pour une alliance contre la maison d’Autriche.
Le premier débit de café ouvre en France la même année à Marseille, puis en 1672 la premier café parisien quai du louvre. En 1686 Francesco Procoppio Dei Coltelli ouvre le Café Procope rue des fossés Saint Germain (Aujourd’hui Rue de l’ancienne Comédie) ; A noter que ce café existe toujours….
En 1721, la France se lance à son tour dans l'aventure et plante ses premiers caféiers aux Antilles. C'est là que les brésiliens se procurent quelques graines, en 1727. Les Anglais implantent à leur tour le caféier en Jamaïque. En moins d'un siècle, l'arbuste originaire d'Afrique conquiert la zone comprise entre les deux Tropiques tout autour du Globe.
Aujourd’hui la production mondiale est de l’ordre de 6.5 millions de tonnes par an. Nous sommes
environ 20 millions de français à en boire au moins une tasse par jour….
L’expansion de la culture et de la consommation s’est poursuivie dans tous les pays du monde. Cette expansion a permis l’arrivée d’un objet magique dans tous les foyers le moulin à café…
D'ailleurs, êtes-vous mylokaphephile ?
Il faut créer un objet spécifique permettant de broyer cette graine en conservant au maximum ses arômes. Il apparaît rapidement que les moulins à épices sont partiellement adaptés.
Pour broyer le café, la première méthode connue est l’utilisation d’un mortier avec des graines torréfiées.
Ustensile utilitaire, le premier moulin à café mécanique est apparu en Europe et en Turquie au XVIIe.
Les moulins turques sont composés d’un cylindre en cuivre ou en laiton. Ciselés ou ornés de pierres précieuses, le mécanisme est composé d’un axe vertical qui actionne une noix striée. Ils sont souvent dotés d’une manivelle pliable qui se range dans le haut du moulin.
Les premiers moulins français sont appelés « modèles Louis XIV » ; Ils ont un corps taillé dans un seul morceau de bois ; C’est pour cette raison qu’on les qualifie de monoxyle. Ils sont le plus souvent en noyer. Ils étaient fabriqués à la demande par les taillandiers ou les maréchaux-ferrants.
Au fur et à mesure le Café se démocratise. Des moulins strictement fonctionnels font leur apparition vers le milieu du XVIIIème siècle. Ils sont en général équipés d’une patte de fixation permettant de les fixer à la table ; une description en est faite dans l’Encyclopédie de Diderot et d’Alembert.
Le modèle-star de l’époque est le modèle dit sablier. Il est composé de 2 cônes reliés par une fixation à baïonnette Il est équipé lui aussi d’un dispositif de fixation.
La Fabrication de moulins à café industriels prend date au début du XIXe siècle jusqu'à la seconde moitié du XXe. Avant cela, les moulins à café étaient tous de fabrication artisanale. Les "faiseurs de moulins à café" de Saint-Etienne, c'est le nom que portaient ces artisans à l'origine d'un grand nombre de moulins à café artisanaux.
La raison est aussi historique car le siècle débute en 1806 par un coup de force de Napoléon, (dont le moulin personnel est un des plus célèbres de la collection Malongo…) qui instaure le blocus contre toutes les marchandises anglaises. En représailles les anglais coulent les bateaux qui livrent des produits exotiques en Europe. Les stocks s’accumulent.
Après Waterloo, ces stocks libérés provoquent un effondrement du cours du café. Les fournisseurs développent alors les moulins de comptoir pour que chaque épicerie puisse fournir du café moulu à ses clients. Cette époque correspond aussi à la grande période du moulin à arbre horizontal
Il voit aussi une explosion des formes et des mécanismes. L’utilisation de l’acier permet l’avènement d’une vraie industrie du moulin café.
Le moulin cubique, que nous connaissons bien, fait son apparition au XIXe et s’impose comme la meilleure solution pour un usage individuel. Le moulin flamand en bois à colonnette avec son bol ouvert, puis le moulin Peugeot en France à partir de 1840.
Le XXème siècle correspond à l’apogée mais aussi à la mort du moulin à café.
Ce sont les « Peugeot frères » qui ont donné aux moulins cubiques en bois leur notoriété et en ont fait le symbole du moulin à café. Les cubiques en bois ont été la plus importante production des moulins Peugeot. Ils existent en 56 modèles différents représentant 280 versions, si l'on différencie les essences de bois, les tailles, le matériau des calottes, les couleurs, les décors.
Les premiers moulins décorés, à dessins bleus ou polychromes, apparaissent en 1904 pour cesser en 1915. D'autres, d'un style différent, se font à partir de 1930. A partir de 1930, devant la multiplication des modèles bon marché, Peugeot produit des modèles standards, sans marque, pour les grands magasins, BHV, Samaritaine.. Certains sont vendus à des grossistes qui apposent leur propre marque: J.L. Norly, Le Vainqueur, Dalto. Les modèles «belges» à trémie extérieure (bol fermé) avec ou sans colonnettes n'étaient vendus qu'à l'exportation.
Initiées en 1840, les ventes se sont poursuivies jusqu'en 1960: « cent vingt années de fabrication qui témoignent de la qualité exceptionnelle de ces moulins », selon le catalogue général édité en 1993 par le musée Peugeot .